42- La supplication
Dieu a ordonné à ses serviteurs de l'implorer afin de les libérer du mal qui les a atteints et d'invoquer son pardon pour qu'il leur pardonne leurs péchés (et votre seigneur a dit : " appelez-moi, je vous répondrais ") (40-60) - (J'ai dit : " implorez le pardon de votre seigneur car il est très pardonneur ") (71-10). L'invocation de Dieu est obligatoire. Elle est l'esprit du culte. Celui qui ne l'invoque pas attire contre lui sa colère comme il est dit dans un hadith.
• La réponse de Dieu à une prière dépend de sa volonté (il dissipera alors, s'il le veut, ce pour quoi vous l'imploriez) (6-41). Quant à ses propos (qui donc répond à l'appel du peiné quand il l'invoque) (27-62), ils ne signifient pas qu'il exauce tout être contraint par sa peine comme certains peuvent le penser. Mais le peiné, qui est tout invocateur implorant Dieu, s’il est exaucé, que les causes soient présentes ou non, qui l'a exaucé ? c'est Dieu le tout-puissant. Cette réponse divine est l'un des signes de l'existence de Dieu (voir le paragraphe 1h). Cela ressemble à ce qui a été dit dans le verset (je réponds à l’appeleur quand il me prie) (2-186), mais si Dieu le veut évidemment comme cela est dit dans le verset précédent (6-41). Il peut répondre tôt ou tard, dans ce monde ou dans l'au-delà. Parmi les politesses susceptibles de rendre la prière exaucée il faut citer les éloges sincères à Dieu par notre cœur, et des mots choisis selon le sujet de l'imploration, à dire avant et après celle-ci. Cela est clair dans les prières faites par les prophètes.
Dieu, s’il le veut, répond au croyant et également au polythéiste. Que d'hommes Dieu leur a répondu, puis ils lui ont donné des associés et l'ont oublié alors qu'il savait d'avance ce qu'ils allaient faire, mais un jour viendra où il les jugera (voir les versets dans le livre : classification et interprétation des versets et des chapitres du noble Coran - Chapitre 51-21). Cependant, la miséricorde de Dieu est proche des bienfaiteurs et il répond davantage aux croyants parce qu'il est miséricordieux envers eux.
• La supplication et la réponse de Dieu sont des éléments de l'équilibre de l'existence pour les serviteurs dans le monde inférieur. Les changements qui se produisent avec les réponses divines à leurs prières maintiennent un équilibre entre les calamités et les délivrances, entre les difficultés et les facilités. Peut-être que sans les prières des humains, tous ceux qui peuplent la terre auraient péri depuis longtemps. Les musulmans devraient prier pour eux, pour leur famille et pour tous les musulmans.
Si le tout-puissant répond aux serviteurs, ils doivent le remercier, célébrer ses louanges, l'invoquer et se rappeler de lui très souvent. Ils ne doivent pas l'oublier ou oublier sa grâce et ses bienfaits. Ils doivent prier aussi quand son nom est invoqué comme il avait ordonné à ses prophètes de le faire quand il leur a répondu.
• Voir les supplications citées dans le Coran et classées dans le livre : classification et interprétation des versets et des chapitres du noble Coran - chapitre : supplications des croyants 69.
Réponses possibles aux invocations dans ce monde et réponses reportées au jour du jugement :
Nous verrons dans le paragraphe de « l’heure » un hadith rapporté par l'Imam Ahmad qu’il y aura trois cours de justice auprès de Dieu dont une cour où Dieu ne délaissera rien : c'est celle qui concerne l'injustice des gens les uns envers les autres, en appliquant impérativement la loi du talion, et dans un autre hadith « jusqu'à ce qu'il rende justice aux uns par rapport aux autres ». Cela signifie que l’invocation dans ce monde entre deux parties en conflit ou en dispute ne résout rien et ne conduit nullement à trancher entre elles. Autrement dit, Dieu, inévitablement, n'y répondra pas, mais il reportera plutôt sa décision au jour du jugement. Comme il l'a également dit à propos des différends entre les gens et de beaucoup de problèmes entre eux (et si ce n’était une décision préalable de ton seigneur, il aurait jugé entre eux sur ce sur quoi ils différaient) (10-19). Si parfois se produit une réponse à une invocation d’une personne opprimée ou agressée, cela n’a fait que coïncider avec ce que Dieu a écrit et décrété. Et les coïncidences sur ce sujet sont rares. Dieu laisse donc les problèmes des gens évoluer pour qu’il tranche entre eux plus tard en application uniquement la loi du talion dans le tribunal désigné à cet effet. Mais cela ne signifie pas que nous devons abandonner la supplication contre ceux qui nous font du tort, car supplier Dieu est obligatoire. Et par cela le suppliant reçoit beaucoup de points positifs parce qu'il s'est tourné vers Dieu.
En bref, Dieu n’intervient pas entre ses serviteurs dans ce monde en répondant à leurs supplications contre autrui, tout comme il n’intervient pas dans l’au-delà entre les disputeurs, sauf en appliquant la loi du talion. Et les supplications de certains messagers contre leurs peuples ne sont pas incluses ici car ce qui est arrivé à ces peuples après faisait partie de ce dont ils avaient été avertis. Ces messagers en fait ont été initialement envoyés à cet effet.
Même dans les guerres, la victoire ne vient que de Dieu. Il soutient qui il veut selon sa sagesse. Lui demander la victoire ne confirme pas que sa réponse aura lieu sauf dans le cas où il existerait une secte combattante qui soutient réellement Dieu, comme il l'a dit (si vous faites triompher la cause de Dieu, il vous fera triompher) (47-7). Il s’agit là d’une règle et non d’une réponse à la prière de la secte. Mais demander la victoire à Dieu est nécessaire. Dieu répond souvent à ceux qui lui demandent de raffermir leurs pas et d’augmenter leur patience car cela concerne le serviteur et ses propres problèmes. Quant à la victoire, elle vient de Dieu parce qu’elle concerne deux parties. Il soutient inévitablement la secte qui le soutient, sinon il fera triompher qui il veut selon sa sagesse, que lui seul connaît.
Ce fait ne signifie pas que Dieu ne punit jamais l’oppresseur dans ce monde ou ne l’empêche pas d’opprimer autrui, mais plutôt il peut comploter contre lui (ils complotent et Dieu complote) (8-8) et l’anéantit parfois, mais pas nécessairement en réponse à la prière de la personne opprimée, mais selon ce qu'il a voulu et décrété. Quant à l’opprimé, Dieu peut l’exaucer dans ce monde s'il prie correctement pour lui-même, comme indiqué dans le verset suivant et également dans le paragraphe juste après (ceux qui disent : « notre seigneur, fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes ») (4-75). Ceux-là, dans cette supplication, n’ont pas invoqué Dieu pour punir directement les oppresseurs (même s'ils l’ont fait dans une autre prière). Par conséquent, la réponse divine ici est possible et donc leur sortie de la cité, en attendant leur invasion par eux même si possible ou d’obtenir leur droit de justice au jour de la résurrection. Il en est de même pour ceux qui disent (notre seigneur, ne fais pas de nous " un sujet de " tentation pour ceux qui ont mécru) (60-5) Autrement dit, ne leur donne pas de pouvoir sur nous. Mais cela doit être avant que l'injustice ne se produise. Quant aux injustes, ils viendront à Dieu en portant leur injustice (et sera malheureux quiconque portera la charge d’une iniquité) (20 -111), ce qui confirme qu'ils recevront leur rétribution au jour du jugement, sauf ceux qui avant cela se repentent et corrigent leur méfait vis-à-vis de leur opposant.
Quant aux autres affaires entre le serviteur et son seigneur, Dieu, gloire à lui, leur a consacré une cour où il ne se souciera guère : c'est l'injustice du serviteur envers lui-même sur des choses entre lui et Dieu comme le jeûne d'un jour qu'il a délaissé ou d'une prière qu'il n'a pas faite. Alors Dieu pardonnera cela s'il veut et n'en tiendra pas compte. De même, dans ce bas monde, il répond au suppliant qui fait appel à lui dans ses affaires privées, comme la guérison d’une maladie, la richesse après la pauvreté ou la guidance après l'égarement... etc. La réponse divine ici est possible dans ce monde, si Dieu le veut, bien sûr, sauf dans ce qui est impossible ou inhabituel. Par exemple, demander à Dieu de restaurer votre œil perdu ou de vous guérir d'une maladie dont il a été scientifiquement prouvé qu'elle est incurable... etc. Mais même dans ce dernier cas, prier Dieu est également obligatoire car cela apporte beaucoup de points positifs. Et la réponse divine peut s’inscrire ici dans le cadre des miracles.
Le suppliant musulman doit donc connaître ces choses afin de ne pas désespérer de la miséricorde de Dieu s’il ne lui répond pas. Il saura ce qui peut être généralement exaucé maintenant et ce qui est généralement reporté au jour du jugement, son cœur sera alors rassuré. Tout est récompensé, et comme il est dit, la supplication peut apporter un bien autre que celui demandé par le suppliant.
Commentaires